Des fêtes 100% Yonne : l’heure des choix

Cette année, le budget des Français pour les fêtes atteint son niveau le plus bas depuis 2017. En huit ans, il a reculé de 34 % en valeur, pendant que l’inflation cumulée progressait de 20,9 %. En euros
constants, la chute est vertigineuse : –45,5 %. Ce n’est pas une parenthèse conjoncturelle. C’est un décrochage.

Derrière ces chiffres, il y a une transformation profonde de notre modèle de consommation. Les ménages comptent chaque euro. Les classes moyennes glissent. Les plus modestes renoncent. Et pendant ce temps, une part croissante de la dépense s’évapore vers des plateformes mondialisées qui ne produisent ni emplois locaux ni solidarité territoriale. En France, en Europe, enfermés dans une mondialisation toujours plus radicale, nous sommes plus que jamais à l’heure des choix. Consommer moins en alimentant les mêmes circuits, c’est accepter la disparition programmée des commerces de proximité. C’est laisser la crise faire le tri. Chaque euro non dépensé localement fragilise un peu plus ceux qui vivent et travaillent ici. Chaque clic à bas prix accélère le déclin de notre modèle — et, un peu, de notre histoire.

C’est pour cela que, cette année, toute la rédaction d’Entreprendre dans l’Yonne a fait le choix d’un réveillon 100 % Yonne. Non par folklore, mais par cohérence. Parce qu’à l’heure où le pouvoir d’achat se contracte, il est plus que jamais essentiel de donner du sens à chaque dépense. Valoriser les producteurs, les artisans, les commerçants de notre territoire, ce n’est pas un supplément d’âme : c’est une nécessité économique et sociale. Le « consommer local » n’est plus un slogan, c’est un acte politique. Ce n’est pas dépenser plus, c’est dépenser autrement. Moins de quantité, plus de sens. Moins d’objets jetables, plus de durabilité. Moins d’anonymat, plus de lien. Le local n’est pas un luxe : il est un levier de résistance.

Ces fêtes 2025 ne seront pas synonymes d’abondance, mais elles peuvent devenir des fêtes de plaisir, de fierté et de reconnaissance pour ce que nos artisans continuent de produire. Les choix que nous faisons aujourd’hui — ou que nous refusons de faire — dessinent le paysage économique et social de demain. La question n’est plus de savoir si nous pouvons revenir en arrière, mais de déterminer ce que nous voulons préserver, en gardant à l’esprit qu’au bout de la chaîne, c’est aussi notre avenir collectif qui se joue.

Toute la rédaction d’Entreprendre dans l’Yonne vous souhaite de très belles fêtes de fin d’année, chaleureuses, solidaires et ancrées dans nos territoires.

Antoine Gavory, Rédacteur en chef