Le Grand Sénonais booste les créateurs d’entreprises
À l’initiative du Grand Sénonais, La Fabrique à entreprendre est devenue un pilier de l’entrepreneuriat local, en accompagnant, fédérant et soutenant les futurs dirigeants.
– par Floriane Boivin –
En 2018, la Région Bourgogne-Franche-Comté tire la sonnette d’alarme : trop d’entreprises ferment leurs portes, et l’Yonne est particulièrement touchée avec une hausse significative des dépôts de bilan depuis plusieurs années (+70 % depuis 2022). Impossible pour le Grand Sénonais de rester spectateur. L’agglomération répond alors à l’appel de la Région et met en place La Fabrique à entreprendre.
Un réseau au service de la réussite
Soutenue à hauteur de plus de 100.000 € par an grâce à Initiative-Région et Bpifrance Création, ce guichet unique a été pensé pour accompagner et rassembler tous ceux qui veulent se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. « L’idée, c’était de faire travailler ensemble les acteurs du territoire », explique Clarisse Quentin, vice-présidente de l’agglomération en charge du développement économique. Huit partenaires au total, tels que la BGE, la CCI de l’Yonne ou encore Initiatives 89, se mobilisent autour d’une même mission : donner toutes les chances de réussite aux chefs d’entreprise. Entre 2022 et 2024, La Fabrique a accompagné 276 porteurs de projet, dont 164 ont abouti à une immatriculation. « C’était aussi une façon de se créer son propre emploi », souligne Magalie Conduteau, coordinatrice du dispositif. Un contexte marqué par la crise sanitaire, rappelle l’élue Clarisse Quentin : à l’époque du Covid, « des centaines de milliers de personnes ont quitté leur emploi ».

Photo Grand Sénonais.
Un nouvel élan en 2025
L’histoire aurait pu s’arrêter en décembre 2024, avec la fin de la seconde convention. Mais La Fabrique à entreprendre a su s’ancrer dans le paysage au point de devenir une institution, un véritable label. Impossible pour l’agglomération de tourner la page : par fidélité envers ses bénéficiaires et pour continuer à lutter contre les défaillances d’entreprises, elle choisit de prolonger l’aventure en 2025.
Ateliers, rencontres et partages d’expériences vont bon train dans l’espace de coworking de L’Amphi, situé à Sens. Les futurs chefs d’entreprise réseautent, apprennent à créer et à gérer leur affaire. Le dispositif offre un large éventail de services qui leur permettent de prendre de meilleures décisions pour l’avenir.

L’isolement des entrepreneurs,un enjeu majeur
La Fabrique à entreprendre répond aussi à un autre besoin essentiel : « rompre l’isolement de l’entrepreneur solo ». Car, comme le souligne Clarisse Quentin, « ça peut être un facteur d’échec aussi ». Ici, les rencontres entre chefs d’entreprise permettent de se rassurer, de partager ses difficultés et parfois même, autour d’un café, de retrouver tout simplement le moral. D’ailleurs, les bénéficiaires n’imaginent pas le territoire sans cette structure à laquelle ils peuvent s’adresser à tout moment, même plusieurs années après les débuts de leur activité. Un dispositif synonyme de succès

Pour ses bénéficiaires, La Fabrique est bien plus qu’un appui : « un lieu convivial et bienveillant », confie Magalie Farre Segarra. À 47 ans, la fondatrice de BurOptimSolutions, experte en automatisation des tâches pour PME, s’est réinventée et aide désormais ses clients à gagner un temps précieux. Une structure qui offre « une dynamique entrepreneuriale », assure Nicolas Martin, installé à Appoigny et fondateur de Pied2Bois Coaching. Spécialiste de la méthode « Lego Serious Play », il y voit « une belle source d’enrichissement ». « Une entité importante », d’après Valérie Chazeau, dirigeante du restaurant sénonais Mauvaises Herbes, qu’elle pilote avec son époux. Elle découvre La Fabrique à entreprendre lors du Printemps de l’Entrepreneuriat, où elle s’était rendue pour sa microentreprise de communication digitale, et décrit « un super accueil ».

Photo Grand Sénonais.
À retrouver dans Entreprendre dans l’Yonne #8