Entreprendre dans l’Yonne N°8

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En 5 ans, la France a connu une crise sanitaire, une crise économique, une crise diplomatique. Puis est venu Donald Trump rabattant les cartes de 50 ans d’organisation économique mondiale, adepte de l’isolationnisme et fragilisant les marchés d’exportation. À cela s’ajoute la volonté affichée des pays asiatiques (23% du PIB mondial) de réorganiser l’ordre mondial. Il ne manquait plus à notre pays qu’une crise politique. C’est enfin chose faite !


Avec la nomination à Matignon de Sébastien Lecornu, la France accueille son quatrième Premier ministre en 2 ans. Incontestablement, cette farandole de gouvernements illustre le bon fonctionnement de notre démocratie. Ce sera bientôt le seul motif de réjouissance. Car, hors les murs de la République où le débat politique se radicalise, l’ambiance est plutôt explosive : contestation sociale, services publics agonisants, renaissance des conflits de classe, d’origines, de statuts, de culture… l’esprit de nation si cher à Renan a laissé place à une course effrénée aux sujets de division, tout cela au nom de l’égalitarisme. Une dichotomie dangereuse, socialement mais aussi mentalement. Mentalement car, si ce sont bien les entreprises, les salariés, les dirigeants qui font tourner l’économie d’un pays, la prégnance de l’État, certes nécessaire pour la régulation des droits et des devoirs, est telle qu’aujourd’hui, la cacophonie politique va plus loin qu’une simple révolte des idées : elle désorganise le pays, désorganise l’économie et désorganise l’humain. Dans une société qui valorise le travail, invoque la résilience pour obliger à accepter l’inacceptable, et stigmatise la fragilité, la parole doit être libre. Et c’est le message du champion Camille Lacourt : ÉCOUTONS-NOUS. Entre nous, mais aussi nous-mêmes.

Antoine Gavory, Rédacteur en chef